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LOSSERAND Léonore

Membre Permanent

Directeur(s) de thèse
Sujet de thèse

Formation

Thème de recherche

Thème.s de recherche

Matérialité de la conception architecturale sur le temps long du chantier aux périodes préindustrielles.

Matériaux et ressources de la construction architecturale et paysagère.

Savoirs-faires et savoir penser des gestes constructifs : les hommes à l’œuvre et les traces matérielles du chantier (archives et archéologie).

Mots clefs (max. 5)

Construction, chantier, gestes, matériaux, histoire

Présentation sommaire des recherches en cours (800 mots max ; soit environ 4 500 signes max)

Mon projet de recherche a pour objet le chantier d’architecture sur le temps long, du Moyen âge jusqu’aux débuts de l’ère industrielle. Il pourrait permettre d’aboutir à une synthèse sur l’histoire du chantier, sous ses aspects multiples. Car l’exposition L’art du chantier qui a eu lieu il y a trois ans à la Cité de l’architecture et du patrimoine a ouvert la voie à une vision diachronique des chantiers de construction, que les problématiques anthropologiques et d’histoire des techniques pourraient positionner dans le monde de la production scientifique.

L’objectif est de voir la transformation du projet à l’épreuve du chantier et de ses temporalités. En cherchant à restituer et à avoir une connaissance approfondie du « faire l’architecture », en interrogeant la conception des projets comme les outils de confection et de transformation de l’objet architectural, il devient possible d’interroger la notion de modèle bien au-delà des formes mais bien plutôt du faire tel que l’anthropologie se propose de l’étudier, dans le sillage des travaux de l’anthropologue écossais Tim Ingold (Making : Anthropology, Archaeology, Art and Architecture, 2013 ou plus récemment sa préface à l’ouvrage belge Penser-Faire : quand des architectes se mêlent de construction - Thinking-Making : when architects engage in Construction, 2021). Les objets d’études ne manquent pas et je les fréquente depuis plusieurs années : les chantiers des édifices parisiens comme les anciens hôpitaux, églises et édifices publics (comme le Panthéon) font l’objet de questionnements liés à leur restauration ou leur transformation en cours ou à venir. Ces chantiers du XXIe siècle donnent accès à des données nouvelles sur l’histoire de ces bâtiments et le processus de construction des époques préindustrielle, que les archives ne documentent pas suffisamment. Les maîtres d’ouvrage ou propriétaires, la Ville de Paris (maître d’ouvrage) et les architectes du patrimoine (maître d’oeuvre ou d’ouvrage), en sont demandeurs. Des projets de partenariats sont à établir afin que les acteurs du monde professionnel de l’architecture puissent participer et bénéficier pleinement de l’avancée de ces recherches. De plus, l’expertise pourrait s’agrandir à une aire géographique plus large que le Grand Paris afin de créer des passerelles avec des programmes de recherches européens.

Cette recherche sur les gestes, les traces et les hommes du « faire l’architecture », pourrait alimenter les thématiques de recherches du laboratoire en bénéficiant des technologies numériques par la restitution des chantiers par des modalités graphiques tout comme des relevés photogramétriques, orthophoto, lsaer ou sonde lidar qui permettraient d’analyser à l’échelle micro la matérialité, de l’épiderme aux entrailles, des objets architecturaux du passé. L’apparition de l’énergie mécanique permettant de décupler les forces de traction et de confection des matériaux (grues et scies mécaniques par exemple) ont complètement transformé notre rapport à la construction des édifices monumentaux. Une part des difficultés liées à la matière a disparu et ceci biaise notre connaissance des techniques et gestes de construction qui présidèrent la conception de projet architecturaux jusqu’au début de l’ère industrielle. Les essais de chantiers expérimentaux, appliqué à l’époque médiévale comme le château de Guédelon en Bourgogne, montrent que ces questions passionnent les chercheurs aussi bien que le grand public. Une partie de la production scientifiques serait à destination du public pour faire évoluer le regard sur ces édifices et les techniques anciennes qui n’existent pas pour une ville au patrimoine si célèbre qu’est Paris, destination touristique de premier plan.

Si la recherche est relativement avancée et dispose de moyens pour étudier la période médiévale, les périodes postérieures (XVIIe à XXe siècle) même pour Paris attendent un levier de recherche que seul une équipe pluridisciplinaire de laboratoire pourrait à mon sens mener.

Ce secteur de recherche ouvre la question de la conception du projet dans l’histoire mais aussi pour aujourd’hui de l’appréhension par les architectes du problème du chantier diachronique, lorsque l’objet de sa conception lui échappe, avant, pendant et après le chantier. Question actuelle au sein d’une profession en perpétuelle remise en cause et en constante définition.

Méthodologies et outils de recherche (400 mots max ; soit environ 4 000-2 500 signes max)

Investigations sur des édifices construits à Paris et Grand Paris entre l’époque médiévale et le XIXe siècle : relevés digital (scanner 3D), photogramétrie, pierre à pierre, sondage et prélèvements de matériaux pour comprendre le processus de construction.

Croisement des données ci-dessus de type archéologique (traces et relevés) avec les données historiques factuelles des archives et de la documentation historique (contrats de construction, délibérations d’assemblée, comptes de construction, presse, archives d’architectes, dessins et autres documents graphiques et cartographiques.

Positionnement des données en SIG, base de données de référencement.

Constitution d’une matériauthèque exhaustive des matières du Grand Paris

Moyens : partenariats et financements (200 mots max ; soit environ 2 000-2 500 signes max)

Partenariats : Ville de Paris (DECH : Département des édifices cultuels et historiques et DHAAP : Département de l’histoire, de l’architecture et de l’archéologie de Paris), Archives nationales (centre de topographie parisienne, département des Cartes et plans)

Dendrotech (dendrochronologie)

LRMH : laboratoire de recherche des Monuments historiques

Fondation des sciences du Patrimoine (FSP) et DIM PAMIR

Verrous scientifiques levés (200 mots max ; soit environ 2 000-2 500 signes max)

Par verrous scientifiques, on entend une problématique technique/scientifique ou une incertitude scientifique que les connaissances du moment dans votre domaine ne permettent pas de résoudre.

On ignore en détail le processus de construction des époques préindustrielles. Poser la question de la chaîne opératoire de ces bâtiments anciens nous amène à interroger les ressources matérielles de l’époque (origine des matériaux, leurs moyens de transformations et leur transport et acheminement) qui engendraient une économie circulaire a priori bénéfique et vertueuse en terme d’économie, de résilience notamment en raison du taux de réemploi. Toutefois ces problématiques n’ont jamais été quantifiées et géolocalisées ne serait-ce que pour Paris, alors que nous disposons d’édifices et de données matérielles accessible par l’analyse archéologique in situ ainsi qu’en croisant des données d’autres projets de recherches. Avec l'étude rapprochée et l’analyse comparative des données, nous voudrions lever le voile sur des savoirs-faires et méthodes résilientes qui ont constitué notre patrimoine constructif jusqu’au début du XXe siècle en France et en Europe occidentale, pour possiblement s’en inspirer et accueillir les années à venir d’un type de construction plus respectueux de la biodiversité et des ressources naturelles.

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