Directeur(s) de thèse
Sujet de thèse
Formation
Maitre-assistant première classe à l’ENSAPVS (TPCAU)
Thème de recherche
Ma démarche propose d'engager à l'EVCAU l'inscription dans un projet de recherche élargi d'un travail particulier de recherche par le projet, ou même de recherche de projet d'architecture, plus exactement ici de recherche de projet urbain.
Plus spécifiquement, il s'agit ici d'explorer comment la définition (théorique) et la mise en place historique dans différentes métropoles emblématiques de la planète de règles d'urbanisme propres à chacune d'entre elles (caractérisées tant en nature qu'en quantité par de grandes différences, à analyser) a contribué à faire émerger ou pas une morphogénèse particulière, et cohérente.
Il est intéressant de mesurer dans l'histoire comment cette morphogénèse a pu n'être parfois que la traduction fidèle du projet (du bâti et de la nature de l'espace public qu'il engendre) préfiguré par le travail théorique de rédaction des règles, mais a pu aussi parfois échapper historiquement à ses auteurs « réglementaires » en dépassant très largement l'imaginaire inscrit dans le projet initial pour laisser place au fil du temps (justement grâce à l'espace de liberté laissé dans la/les règle(s)) à une contingence poétique extrêmement puissante qui marque l'esprit de chacun dans la découverte et l'expérience de ces villes métropoles-emblématiques.
A l'heure où en France la règle est omniprésente, et où l'on imagine que la liberté d'innovation du projet urbain n'est plus aujourd'hui limitée qu'à la graphologie plastique spectaculaire (et concurrente) de chaque architecte star convoqué à cet effet, il importe de rechercher comment, dans un travail encadré - au sein d'une équipe - d'exploration et d'expérimentation par les étudiants de la seule morphogénèse (hors graphologie plastique, ici inutile) du couple fusionnel masse bâtie/espace vide public, un travail théorique visant à faire bouger la nature et le nombre des règles pourrait permettre d'aller vers une bien plus grande capacité d'innovation de nos projets urbains, de leur imaginaire spécifique.
Une des pistes les plus intéressantes il: explorer étant de mesurer éventuellement comment une réduction des règles permettrait paradoxalement d'atteindre une plus grande cohérence du projet édifié, cohérence souvent perdue aujourd'hui par la juxtaposition dans la ville--catalogue du macro-lot dominant contemporain d'objets architecturaux spectaculaires et concurrents qui contribuent par le sentiment de chaos qui s'en dégage parfois à faire perdre tout sentiment d'unité et de force au projet même de la ville édifiée sur ces principes.
Un travail historique parallèle approfondi sera engagé (analyse de textes/ expériences réalisées) de tous les grands mouvements qui ont à chaque époque par un travail théorique sur cette question des règles permis des avancées significatives et cohérentes de l'espace de nos villes, notamment dans sa dimension publique.
Cela s'inscrit évidemment aussi dans un engagement personnel de publication (à échéance maximale de deux ans) de ce travail de recherche qui me motive tout particulièrement en tant qu'enseignant et architecte praticien, travail je l'espère réalisé en équipe pluridisciplinaire afin que la dimension de cette recherche par le projet puisse trouver encore plus de sens à terme au sein de l'EVCAU.