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BASBOUS Karim

Membre Permanent

Directeur(s) de thèse
Sujet de thèse

Formation

Titres et diplômes universitaires

 

2017 HDR  : « le projet comme critique », sous la direction de Philippe Potié.


Doctorat de l’EHESS de Paris, avec la mention « très honorable avec félicitations ».

Titre : Le pouvoir du disegno, la formation et le destin d’une pensée architecturale.

Directeur de thèse : Daniel Arasse.

Juin 1999

DEA en esthétique, avec les félicitations du jury, EHESS de Paris.

Sujet : L’intuition esthétique dans l’idéation architecturale et artistique, les phénomènes euristiques de son expérience.

Directeur d’études : Daniel Arasse.

Déc. 1996           

Architecte D.P.L.G. avec les félicitations du jury. École Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA) de Paris-Belleville.

Projet : Un palais pour la ville, restructuration des franges de Gemmayzé et du port de Beyrouth. Mémoire : La ville comme territoire.

 

PARCOURS ACADEMIQUE

 

Depuis septembre 2015

Maître assistant à l’ENSA de Paris-Val de Seine (recruté par voie de mutation) dans le champ TPCAU.

Sept. 2008- août 2015

Enseignant titulaire (maître assistant) dans le champ TPCAU à l’ENSA de Normandie. Charges : encadrement du projet, cours, formation à la recherche.

Depuis sept. 2006

Chargé de cours sur l’architecture et la ville à l’École polytechnique, département des humanités et sciences sociales.

2007 - 2008

Maître assistant associé en TPCAU à l’ENSA de Strasbourg : encadrement du projet, cours, formation à la recherche.

Oct. 2005 - juin 2007

Chargé de cours / conférences à l’ENSA de Versailles et à l’ENSA de Paris-Belleville.

Oct. 2006 - juillet 2007

Maître de conférences à l’Institut d’Architecture de l’Université de Genève (contrat finissant avec la fermeture définitive de l’Institut d’architecture) : encadrement de diplômes.

Oct. 2005 - Janv. 2006

Participation au séminaire de recherche « Vitruviana », ENSA de Paris-Val de Seine.

Oct. - déc. 2005

Chargé de cours à l’École Spéciale d’Architecture, dans le séminaire / atelier « enjeux urbains ».

Sept. - déc. 2002

Chargé de cours à l’Académie Internationale de Design de Montréal, en théorie et pratique du projet.

Janv. - mars. 1999

Chargé de cours à la faculté d’architecture de l’Université du Saint-Esprit de Kaslik, au Liban.

Thème de recherche

Le projet comme critique

  • En partant du doctorat

Mon parcours post-doctoral s’inscrit dans la continuité de la thèse soutenue en janvier 2004 sous la direction de Daniel Arasse et Yves Hersant, intitulée Le pouvoir du disegno, la formation et le destin d’une pensée architecturale, d’une part et, de l’autre, diverses recherches que j’ai entreprises, notamment sur le rapport au temps et aux discours que le projet architectural entretient.

Que peut la pensée ? Que peut le dessin ? Voilà les deux questions au cœur de ma recherche doctorale. Elles m’ont conduit dans un premier temps à m’intéresser à la généalogie du rapport entre dessin et pensée dans le travail de conception architecturale, afin de m’attarder dans un second temps sur la spécificité de l’invention architecturale.

Cette recherche m’a conduit plus généralement à interroger la liberté (la liberté du dessin de conception et la liberté de la pensée étant étroitement liées) à travers trois moments ayant façonné l’évolution du projet en Occident. L’âge gothique, la Renaissance italienne et le XXème siècle constituent des pôles auxquels se rattachent des modes de conception et de dessin spécifiques, révélant des différences de fond sur la manière de mesurer l’espace, de procéder à la représentation de l’œuvre bâtie, d’organiser les parties qui la constituent et d’articuler les représentations géométrales entre elles pour appréhender les trois dimensions de l’édifice. Cette généalogie du savoir de l’architecte, définie par un mouvement de va-et-vient entre le registre empirique et le registre théorique, m’a permis d’interroger la formation de la notion ambigüe de disegno, dans laquelle le dessin et le dessein étaient indissociables, et à en élargir l’horizon (et la portée théorique) au-delà de la Renaissance italienne.

La seconde partie de la thèse interroge les « résistances » par lesquelles le travail de projet conserve sa liberté et son autonomie face aux divers impératifs visant à commander la ligne architecturale à partir de l’Idea, de la vérité mathématique, de la raison pratique ou de la transparence constructive. C’est donc à travers cette notion de résistance que j’ai proposé d’examiner l’irréductibilité de la pensée à l’œuvre dans le projet. L’approche transhistorique visait à mettre en relief ce qu’il y a de commun entre l’œuvre d’un Michel Ange et celle d’un Le Corbusier, et à interroger l’émergence d’une temporalité de la pensée créatrice à la Renaissance, et son maintien depuis lors.

 

 

Synthèse des travaux depuis le doctorat

 

  • Le rapport du projet au monde

Mes recherches sur la résistance intérieure se sont poursuivies sur la résistance à l’extérieur : depuis 2005 je m’intéresse au rapport que le projet architectural entretient avec diverses forces au dehors, telles que les impératifs de la vie socio-économique, les pragmatismes constructifs, le temps considéré comme valeur marchande.

 

Critique des procédures de la production urbaine

Le travail de projet résiste également à l’économie de la production urbaine. La question de la ville n’ayant pas occupé une place majeure dans mon doctorat, mon article « Ce que la ville doit au projet » proposait de combler quelque peu ce vide, en confrontant la question de l’unité de pensée (dans le projet) à l’échelle de ce que l’on appelle communément le « projet urbain ». En me référant à la procédure des ZAC et aux dispositifs qui lui sont comparables, j’ai tenté de comprendre le succès de ce modèle opératoire, qui s’explique en partie par les avantages qu’il offre aux logiques commerciales des maîtres d’ouvrage, mais limitant considérablement les conditions de possibilité du projet.

 

Critique du signe

L’Idea est devenue le « concept ». L’économie du signe, l’analogie formelle et le mimétisme qui sont à l’œuvre dans la culture postmoderne de la production architecturale posent plus généralement la question du rapport aux discours que des bâtiments emblématiques de notre époque entretiennent. Sur cette question le projet peut s’inscrire comme une critique de la métaphore littérale en architecture : de la « tour sans fins » de Jean Nouvel aux « quatre livres ouverts » de la bibliothèque François Mitterrand, le dessin consiste davantage « transcrire une figure » qu’à entreprendre une recherche heuristique aspirant à résoudre un problème où les considérations pratiques et esthétiques sont indissociables.

 

L’économie du visible

La critique du signe nécessite de mettre en relief ce que le travail de projet propose par opposition au travail de « portraiture » d’un concept. Sur cette question, l’histoire du plan et de la coupe s’avèrent indispensables. Mes recherches au cours des trois dernières années s’intéressent à l’évolution du rapport de l’Homme au monde à travers l’évolution du plan entendu comme le vecteur du regard et du déplacement, et aussi un témoin des modes de vie. Mon travail m’a permis de retracer une continuité des notions à travers les époques depuis la Renaissance, et ce malgré les mutations des dispositifs constructifs, des doctrines et des usages. Je me suis intéressé au fait que les plans contredisent souvent les théories, du moins en nuancent considérablement les revendications. Pour prendre un exemple, le plan ouvert et fluide promu par le Mouvement moderne n’a pu être habitable qu’en réinventant de petites « cabines » d’espaces clos. Cette analyse de l’évolution du plan et de la coupe m’a également conduit à interroger le rôle de l’enveloppe dans des projets emblématiques de la production contemporaine.

 

Perspective de recherche

Mon parcours doctoral et post-doctoral témoigne d’un intérêt pour le projet architectural entendu non comme l’application d’un savoir, mais une source de savoir. En cette époque où le rapprochement avec les Universités appelle une mobilisation des enseignants, notamment dans le champ TPCAU, je souhaite contribuer à valoriser la singularité du savoir à l’œuvre dans le projet, un savoir qui n’est réductible ni aux sciences humaines, ni, à l’inverse, à l’empirisme qui dévalorise la dimension intellectuelle de la discipline.

Je travaille sur une analyse du rapport du projet architectural à son extériorité dans les exemples du passé, afin de mieux interroger « ce que peut » le projet aujourd’hui. Quelle place peut-il occuper dans un monde marqué par la crise du sens, l’explosion démographique et urbaine, le développement mal maîtrisé du territoire, l’évolution des usages (notamment par la révolution numérique) et l’urgence des problèmes environnementaux ? Cette « mise à jour » de la raison politique du projet architectural pose des questions de fonds : que faire de l’héritage ? Que s’agit-il de transmettre ?

Critique du langage ordinaire : l’œuvre des grands inventeurs qu’ont été Michel-Ange et Le Corbusier représente une critique d’un langage tutélaire (les « Ordres » classiques pour l’un, le rationalisme pour l’autre) en faveur d’une pensée non standard, inattendue et inaugurale. Cette réflexion sur la modernité s’inscrit dans la continuité de mon dernier article « Le verbe orphelin », dont je n’ai pu, dans le calibrage qui m’était imparti, pleinement développer et approfondir les multiples ramifications.

Critique de la production : comment la « valeur-projet » se distingue de la valeur que portent les savoirs technique et technologique, mais aussi de la valeur économique ? Comment reconnaître cette valeur dans les projets passés ?

Critique de la gouvernance : dans quelles conditions le projet architectural peut-il initier une transformation sociale ? Comment peut-il porter un projet de société sans nécessairement passer par la voie du projet manifeste ou du geste utopique ?

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