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BELLAT Fabien

Membre permanent

Directeur(s) de thèse
Sujet de thèse

Formation

Formation

2007 Doctorat de l’Université Paris X Nanterre  Discipline : Histoire de l’Art

Titre : France-URSS Regards sur l’architecture (1931-1958)

Date de soutenance : 03/04/2007

Mention : Très Honorable

Directeur : M. Paul-Louis RINUY

Ecole Doctorale : Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent

 

Juin 2003 : DEA d’histoire de l’art, mention bien ; Regards français sur l’architecture soviétique,  M. Rinuy directeur, Université Paris X. Juin 2002 : maîtrise d’histoire de l’art, mention bien : L’architecte Louis-Marie Cordonnier (1854-1940), Mme Ségolène LE MEN directrice, Université Paris X. Juin 2001 : licence d’histoire de l’art, mention bien, Université Paris X.

1998 : Hypokhâgne au lycée Condorcet de Paris, lettres supérieures classiques avec options arts plastiques et histoire de l’art. Juin 1998 : baccalauréat littéraire, mention bien, spécialités histoire de l’art à Rouen.

Enseignement

2016 + 2017 : nommé Enseignant suppléant, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine.

31/I/2014 : qualifié Maître de conférences, section 22, n° de qualification 14222183709

2013-2015 : nommé Professeur invité, Université d’Etat de Togliatti (Russie)

Novembre 2011 : nommé Chercheur associé à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles

2011 : Chargé de cours à l’Université du Québec en Outaouais

26/I/2009 : qualifié Maître de conférences, section 22, n° de qualification 09222183709 

 

 

- 2016 + 2017 : enseignant contractuel à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine, en Histoire de l’architecture du XIX° ; Echanges architecturaux internationaux au XX° siècle ; Architecture, histoire et pouvoir ; Palladio et palladianisme.

Et avec Marc Bénard et Sébastien Mémet, encadrement du séminaire Patrimoines : protection, usage et développement durable. Sous ma supervision seule : direction de mémoires en Master.  

- 2013-2015 : professeur invité à l’Université d’Etat de Togliatti, Russie, en Méthodes de recherches en histoire de l’architecture/urbanisme, et Initiation à la muséographie.

- 2011 : enseignant à l’Université du Québec en Outaouais, Canada, en Théorie et pratique du patrimoine.

- 2007-2008 : Chargé de cours à l’Université de Nantes, en Peinture française 1870-1914et Méthodologie en Histoire de l’art contemporain. 2006-2007 : Chargé de cours à l’Université de Nantes, en Méthodologie en Histoire de l’art contemporain. 2005-2006 : Chargé de cours en Histoire de l’Art à l’Université de Nantes, en Méthodologie en Histoire de l’art contemporain.

Thème de recherche

Résumé de ma thèse France-URSS Regards sur l’architecture (1931-1958)

Dans l’histoire du XX° siècle le régime soviétique a une importance capitale, et pourtant sa création artistique reste méconnue en France, même celle de sa période moderne constructiviste, tandis que l’architecture néo-académique coïncidant globalement avec l’ère stalinienne a été largement négligée par la recherche française. Ma recherche s’est donc attachée à mieux connaître cette architecture occupant une place spéciale dans l’histoire de l’art. Je ne voulais cependant pas mener une traditionnelle étude monographique, certainement intéressante, mais limitant les perspectives, ne permettant point de pousser les questionnements à leur intensité maximale. Aussi ai-je voulu construire une thèse qui fasse apparaître ce que les architectes Français virent du travail de leurs confrères d’URSS. Par cette optique transversale j’entendais prouver que l’architecture soviétique n’était pas si isolée. Les sources en Russie même furent ma priorité d’étude, apprenant la langue pour étudier dans le texte la documentation soviétique. Le Musée Chtchoussev d’Architecture me laissa toute latitude pour fouiller ses archives, entre autres à la recherche des maquettes de projets publiés en France après 1945. Grâce aux autorisations délivrées par l’Institut d’Architecture de Moscou, je pus accéder au RGALI qui fut mon principal centre de recherches en Russie. J’ai organisé ma thèse selon un plan chrono-thématique qui a l’avantage de respecter la progression des faits, mais le relatif inconvénient d’un certain déséquilibre formel : les échanges des années 1930 constituent un apport considérable, tandis que la seconde partie traitant de l’après-guerre et de la Reconstruction, puis la troisième partie du désaveu du néo-académisme dans les années 1950, sont plus hétérogènes de fait. Cette fidélité au sens de l’Histoire, au risque de recoupements mineurs, m’a paru un gage de clarté historiographique pour retranscrire la complexité du sujet.

Ma recherche m’a permis d’analyser des documents encore peu ou non exploités, comme ceux traitant des voyages d’architectes soviétiques en France, dont celui de 1935 organisé par le président de la Société Centrale, Emile Maigrot. Les témoignages inédits du Congrès de l’Union Internationale des Architectes à Moscou en 1958, montrèrent que la guerre froide n’a pas vraiment stoppé les contacts entre les deux mondes. Ces explorations ont confirmé que les architectures françaises et soviétiques avaient eu de fréquentes connexions, qu’elles s’étaient nourries l’une de l’autre, que les architectes avaient voyagé en URSS avant tout à des fins d’études ou de contacts professionnels, que les autorités soviétiques avaient veillé à conserver des liens avec d’importants bâtisseurs tels Perret, Le Corbusier, Lurçat… Si les regards sur le Bauhaus ou les gratte-ciel américains sont bien connus, ceux sur les œuvres en URSS constituent tout un pan de la culture française à exhumer des mémoires. A quel point les travaux soviétiques impressionnèrent-ils les architectes français ? Dans quelle mesure les affrontements politiques empêchèrent-ils les échanges entre créateurs ? Inversement, les réticences françaises face au néo-académisme montrent une France s’orientant peu à peu vers la modernité, mal à l’aise avec l’héritage formel classique. La précocité des plans soviétiques de Reconstruction, dressés dès 1942, alimenta à partir de 1945 les revues françaises comme La Construction moderne, L’Architecture d’aujourd’hui, les travaux de Stalingrad ou Leningrad, étant montrés aux architectes du Havre (Perret), de Nantes (Roux-Spitz), au moment même où ils préparaient leurs projets. La démarche a le mérite de considérer deux architectures majeures du XX° siècle, entre France et URSS, quand celles-ci ont coexisté, s’observant mutuellement, quand elles n’ont pas tenté parfois de s’imposer l’une à l’autre.  

La problématique des liens entre deux architectures recoupait le champ des stratégies culturelles déployées en URSS, avec l’émergence d’une esthétique néo-académique, ultime monumentalité classique. Le néo-académisme soviétique ne fut pas un retour à l’ordre : il prétendit incarner un aboutissement historique, rêve impérial persuadé de pouvoir intégrer toutes les cultures précédentes, voyant même dans la modernité une source assimilable parmi d’autres, qu’il s’efforça d’absorber dans son système esthétique englobant. Les créations soviétiques ont su s’insinuer dans l’imaginaire français, à cause de la propagande, mais aussi par leur étrangeté monumentale. Cette architecture fut connue de ses contemporains français, qui à défaut d’en saisir la portée idéologique (à l’exception peut-être de Lurçat) la regardèrent avec étonnement, parfois même une fascination inavouée – tel Jacques Carlu, l’auteur du Palais de Chaillot, l’un des derniers français à vouloir créer une grandeur classique. 

   

Si la monumentalité fut abandonnée plus vite en France avec la césure de la II° guerre mondiale et le désaveu des options grandioses des projets d’après 1945, l’URSS a choisi de s’affirmer comme une nation victorieuse, dans l’emphase impériale. Mises en parallèle, ces architectures posent une interrogation capitale : comment réagissent deux cultures devant la pression des faits, comment l’une passe insensiblement à la modernité, et comment l’autre au contraire prétend incarner un aboutissement. La disparition d’une culture sous-tend les commentaires des artistes français, et leurs regards sur la scène soviétique démontrent un trouble du milieu architectural français, sentant dans l’URSS la confiance en soi d’une esthétique triomphale, comme le fut la France du XVII° siècle classique… Toutefois le néo-académisme eut une existence éphémère et à leur tour les français tels Claude Parent ou Michel Marot purent constater à Moscou en 1958 combien cette esthétique absorbante avait été une fabrication fragile, qui fut aussi violemment mise en question que le constructivisme trente ans plus tôt. Le XX° siècle a intensifié la présence de l’art comme objet d’affrontement politique, périmant la conception conventionnelle du désintéressement de la création, art et propagande au XX° siècle s’entremêlant dans une relation trouble, parfois assumée, le plus souvent déguisée sous des prétextes appartenant au domaine de l’engagement esthétique/politique. L’étude de l’architecture en URSS et de ses relations avec une autre scène créative, en l’occurrence celle de la France, est l’occasion de mettre à jour les mécanismes de la diffusion architecturale, tant d’un point de vue formel que révélateur des discours qui peuvent s’agréger à l’architecture. De la France à l’URSS, c’est tout un pan de l’architecture mondiale qui fut étudié, permettant de construire une histoire moins linéaire et unilatérale, qui restitue mieux les perspectives réelles des échanges du XX° siècle. 

 

 

Publications

« Amériques-URSS Architectures du défi » : essai général sur les édifices (ambassades ou pavillons d’exposition) construits par l’URSS sur le continent américain, et sur l’utilisation de l’expérience ou des mythes américains dans l’architecture soviétique. éditions Nicolas Chaudun, Paris, 2014.  

« Тольятти рождение нового города » (Togliatti, naissance d’une ville neuve) : version russe de ma recherche sur la ville neuve soviétique de Togliatti, en lien avec l’étape moscovite et togliattienne de l’exposition sur ce sujet. 144 pages, 200 illustrations, éditions Tatlin, Moscou, 2014. http://www.tatlin.ru/newb/330

« Une ville neuve en URSS, Togliatti » : version française du précédent ouvrage, complété par un chapitre supplémentaire sur l’urbanisme actuel en Russie. Projet soutenu par des subventions de l’Institut Français et de l’ambassade de France en Russie, ainsi que par le Ministère de la Culture. 176 pages, 200 illustrations en couleur, éditions Parenthèses, Marseille, 2015. http://editionsparentheses.com/Une-ville-neuve-en-URSS

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