« Le moucharabieh dans l’architecture de Hassan Fathy : du domestique au thérapeutique, le bioclimatique - les cas de la maison Akil Sami (1978) et de l’hôpital de Siwa (1989) »

Présentation sommaire des recherches en cours

« Le moucharabieh dans l’architecture de Hassan Fathy : du domestique au thérapeutque, le bioclimatique - les cas de la maison Akil Sami (1978) et de l’hôpital de Siwa (1989) » Point de rencontre entre ce qui est de l ’ordre de l’intérieur et de l’extérieur, le moucharabieh s’érige entre-deux mondes ; l’intérieur et l’extérieur qu’à priori tout oppose, mais surtout entre soi et autrui. Ce dispositif en bois tourné, en se greffant aux fenêtres, semble esquisser les contours stricts d’un monde binaire partagé entre intérieur/extérieur, masculin/ féminin, voir et ne pas être vu.

Pendant plus d’un siècle et demi, les textes et récits orientalistes ont nourri le reflet d’un moucharabieh oppressif ayant pour seul dessein celui de se subsittuer au voile de la femme musulmane, de la soustraire du regard d’autrui. 

Une cage, une prison, un voile.

Tels sont les « stéréotypes durables » qui entourent le moucharabieh et qui ont largement contribué à sa dépréciation à la suite de la période coloniale.

Aujourd ’hui, dans un contexte où la dimension environnementale forge la pensée architecturale, les références au moucharabieh se multiplient et recouvrent l’ensemble des typologies d’édifices pouvant aller du musée au stade de sport. Si le moucharabieh d’aujourd’hui n’est plus exactement à l’image de celui d’hier, il en garde néanmoins les principaux atributs.

La métaphore du moucharabieh qui résonne aujourd ’hui dans l’architecture nous mène à poser la question de l’actualité de ce dispositif.

C’est dans ce contexte que nous en venons à nous demander : Comment des éléments aussi anciens que le moucharabieh peuvent-ils être réinterprétés par l’architecture contemporaine ?

Comment le moucharabieh d’hier peut-il répondre aux exigences du paysage et de l’Homme d’aujourd’hui ?

Ayant pour point de mire de répondre à la problématique évoquée, ce travail de recherche s’efforcera d’explorer le moucharabieh dans toute son épaisseur.

Il s’agit de se saisir amplement de ce dispositif architectural en le parcourant de l’extérieur à l’intérieur via un corpus construit double : la maison Akil Sami et l’hôpital de Siwa réalisés par Hassan Fathy. L’analyse de ces deux réalisations permetrait, à terme, de comprendre d’abord les caractéristiques physiques, la matérialité du moucharabieh ainsi que son utlisaton dans l’architecture domestique avant de s’intéresser à son for intérieur : les fonctions qu ’il occupe, les rapports qui s’organisent autour de lui (homme/environnement - soi/autrui) ainsi que l’hospitalité qui lui incombe.